Noémie Memories

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Expatriation : mes conseils avant de vous lancer !

Rêver d’ailleurs. Pas seulement pour les vacances, pour quelques semaines, pendant l’été. Non. Rêver d’un quotidien ailleurs. S’y réveiller chaque matin, prendre le métro, travailler, aller chez le médecin, payer ses impôts et surtout apprivoiser les différences culturelles de ce pays, de nouvelles coutumes et parfois un nouveau langage.

Nous sommes nombreux à rêver d’aventures au-delà des frontières françaises malgré tout ce que cela implique : être loin de sa famille, de ses amis et…du bon fromage français haha. En juillet 2016, j’ai fait ce grand saut dans l’inconnu. Tout quitter, pour partir vivre un an au Japon grâce à un visa vacances-travail aussi appelé “working holiday visa”.
J’y vis finalement depuis deux ans et demi. Car oui, l’expatriation c’est aussi ça. Savoir lorsque l’on part, mais ne pas être tout à fait sûr de la date de retour. La vie, les rencontres, les opportunités professionnelles, peuvent à tout moment bouleverser vos plans de départ. J’en parle en connaissance de cause ! Mieux vaut être bien préparé c’est pourquoi j’avais envie de partager avec vous mes conseils avant de vous lancer dans la vie d’expatrié. Mon expérience est tout à fait personnelle et chacun aura sûrement des attentes ou des besoins différents mais j’espère pouvoir vous aider à sauter le pas dans les meilleures conditions. Ces conseils s’appliquent au Japon bien sûr mais aussi à toute autre destination. Bonne lecture !

Conseil n°1 : Bien choisir son pays d’adoption

C’est vrai, des fois on n’a pas vraiment le choix. En cas de mutation par exemple. Mais généralement on a quand même son mot à dire et heureusement car c’est un choix très important. Vous êtes peut-être lassé de votre train train quotidien et avez envie de nouveauté mais après la première année d’expatriation, même si l’on adore son pays d’adoption, on se rend souvent compte qu’en France on n’est pas si mal loti finalement. Donc autant choisir un pays avec qui l’on a de réelles affinités ou pour qui l’on a un grand intérêt.

Il ne s’agit pas de partir en vacances quinze jours ou trois semaines et d’ensuite rentrer à la maison. Votre maison, elle sera désormais dans ce nouveau pays, cette nouvelle ville. Pensez aux pays que vous avez déjà visité et où vous vous êtes sentis tellement bien que vous vous êtes imaginés y vivre par exemple. Ou bien à cette destination qui vous fait rêver depuis tant d’années et où vous vous verrez bien faire un petit bout de chemin.
Personnellement, il y a des endroits que j’ai adoré visiter , comme les Antilles, mais où je ne me verrais pas vivre du tout (je suis plus attirée par les pays scandinaves que par les îles ;) ) Il faut penser long terme et vie quotidienne. Pour moi, le Japon a été une évidence. Je suis tombée amoureuse de la langue japonaise à mon adolescence, puis je me suis intéressée en profondeur à la culture de ce pays qui me fascinait. Je pense que ce qui m’intriguait le plus c’était à quel point tout était différent de la France. Et quitte à vivre à l’étranger, je souhaitais un dépaysement total ! (Je n’ai pas été déçue haha).

Conseil n°2 : Faire des recherches, des recherches et encore des recherches !

C’est peut-être mon côté journaliste qui adore enquêter sur le web, apprendre et lire sur les sujets qui l’intéresse qui parle, mais je pense qu’il est vraiment essentiel de rechercher un maximum d’informations sur le pays et la ville où l’on souhaite déménager. Lorsque l’on s’expatrie on quitte parfois son travail, son appartement et l’on doit procéder à de nombreuses démarches administratives. Il ne s’agit donc pas de s’apercevoir au bout d’un mois que ce pays ne nous convient pas et de faire demi-tour (c’est toujours possible hein mais c’est compliqué et surtout très coûteux !). J’aime pour ma part lire des témoignages d’expatriés, que l’on trouve très nombreux sur internet ou même dans des ouvrages. Mon conseil c’est d’en lire le plus possible afin d’avoir des points de vue différents et de comprendre les avantages et les inconvénients du pays où l’on aimerait vivre. Il est important aussi de se renseigner sur la culture du pays, ses coutumes, car il faudra y prendre part. Le but n’est pas de vivre à la française à l’autre bout du monde mais de s’enrichir de cette nouvelle culture et vivre comme les locaux, non ?

Enfin, il y a les recherches chiantes (oui il faut le dire) mais nécessaires. Sur la façon d’obtenir un visa par exemple (les différents types de visa, leur durée, la difficulté ou non pour en obtenir un…), le système de santé, le monde du travail, l’éducation, etc. Peut-être qu’au moment où vous pensez à ce changement de vie vous êtes célibataire et n’avez pas d’enfant. Mais il se peut que là-bas, vous rencontriez l’amour, tombiez enceinte ou ayez à vous marier ! La vie est pleine d’imprévus. C’est beau. Mais mieux vaut éviter les mauvaises surprises ou en tout cas avoir conscience qu’à l’étranger, les choses se font souvent très différemment de la France.
Je pense que j’avais sous-estimé l’importance de ces dernières recherches avant de partir au Japon. Peut-être parce que je me disais : “Tu ne pars que pour un an et principalement pour visiter le pays donc cela n’est pas nécessaire”. Mais la vie en a décidé autrement. J’ai rencontré Shu, l’homme de ma vie. Et tous mes plans ont changé ! Je me suis mariée, j’ai dû chercher du travail, batailler pour obtenir des visas, utiliser toutes mes économies et découvrir aussi, malgré tout l’amour que je porte pour le Japon, que ce n’est finalement pas un pays où je souhaite fonder une famille et avoir des enfants. Mon mari non plus d’ailleurs.

Conseil n°3 : Le test de vie quotidienne

Il était inimaginable pour moi de tout quitter pour aller vivre au Japon sans même avoir expérimenté la vie quotidienne à Tokyo sur une plus courte durée. C’est pourquoi, l’été 2015, j’ai passé un mois entier à Tokyo. J’ai loué un appartement et j’ai suivi des cours intensifs de japonais chaque matin. J’ai ainsi pu avoir une routine : faire mes courses, mes lessives, mes dîners, vivre le fameux rush hour dans le métro japonais... Quatre semaines qui m’ont apporté les réponses dont j’avais besoin et une conviction : je ne voulais plus partir ! Alors l’année suivante, j’emménageais au Japon. Je ne peux vraiment que vous conseiller de partir quelques semaines dans la ville où vous envisagez de vivre. Profitez-en aussi pour faire du repérage. Vous renseigner sur les quartiers sympas et pratiques pour chercher un appartement, aller jeter un oeil aux écoles si vous avez des enfants etc.

Je ne vais pas vous mentir, un mois c’est loin d’être suffisant pour réaliser toutes les subtilités sociales et économiques d’un pays. Mais c’est un bon début. Il faut savoir aussi qu’il y a (à mon sens) plusieurs étapes dans la vie d’un expatrié. La première année c’est un peu l’euphorie. On est tellement contents et fascinés, on prend un plaisir fou à explorer, à essayer de comprendre cette nouvelle culture. Je pense que l’on est encore davantage touriste que réel résident du pays. La deuxième année les choses évoluent. On a pris ses marques, on a nos habitudes. Mais on commence aussi à avoir conscience des inconvénients du pays (car oui c’est difficile de ne pas comparer certaines choses à la France notamment sur les conditions de travail et les avantages sociaux). Cela fait deux ans et demi que je vis au Japon. Et plus j’expérimente la vie d’une vraie japonaise (le monde du travail, organiser un mariage, envisager d’avoir un bébé et donc faire des recherches sur le sujet) plus je réalise à quel point certaines façons de penser, certaines façons de faire, sont parfois compliquées à accepter.
Il ne s’agit pas de savoir qui a tort ou qui a raison. Il s’agit tout simplement de différences culturelles. Et moi, que je le veuille ou non, et bien je suis française! Je réalise à quel point je le suis depuis que je vis à l’étranger! Alors que nous pensions rester au Japon jusqu’à fin 2020, j’espère aujourd’hui très fort (en fonction des opportunités professionnelles que nous aurons), que nous pourrons déménager d’ici la fin de l’été 2019.
J’ai adoré et j’adore toujours énormément plein de choses de ma vie au Japon. Et beaucoup me manqueront c’est certain quand j’aurais quitté le pays. Mais parfois il est préférable de s’en aller avant de devenir amer, pour ne garder que de bons souvenirs.

Conseil n°4 : Organiser ses documents avant le grand départ

J’ai emmené avec moi très peu de documents importants à part mon passport et ma carte d’identité. Je les avais confié à ma mère, en ayant pris soin avant de tout scanner et de les stocker sur un disque externe que j’ai emporté avec moi. On ne sait jamais quel document la France ou votre pays d’accueil peut vous demander après votre départ. Donc mieux vaut être préparé.
N’oubliez pas non plus de contacter votre banque. Je pense qu’il est préférable, quoi qu’il arrive, de garder un compte en France mais vous pouvez peut-être diminuer vos frais, vous renseigner sur les coûts de virements internationaux, etc.
Petit conseil d’ami : écrivez quelque part votre code de carte bleue (de manière cachée bien sûr). Après un an au Japon sans jamais utiliser ma carte française (je me suis ouvert un compte au Japon et ici tout se paye en cash) je me suis retrouvée bien embêtée lors d’un séjour en France au moment de devoir taper mon code : trou de mémoire ! Cela ne m’était jamais arrivé.
Si par hasard vous êtes inscrits à Pôle emploi et qu’il vous reste encore des droits, renseignez-vous bien. En Europe il me semble qu’on peut encore toucher les indemnisations pendant 3 mois mais hors Europe on n’a droit à rien. Donc le mieux c’est de signaler à Pôle emploi son départ pour demander à geler ses droits. Vous pourrez les utiliser à votre retour en France si vous restez expatrié moins de trois ans (normalement).

Conseil n°5 : Prendre conscience que s’expatrier c’est aussi renoncer

C’est très important d’avoir conscience de ça avant de partir. S’expatrier c’est excitant, épanouissant, un peu flippant mais c’est aussi renoncer à beaucoup de choses. Ne plus voir ses amis et sa famille, ne pas être là pour les moments importants (naissances, anniversaires, repas de Noël…) bref, accepter que la vie de tous vos proches continue sans vous et qu’ils auront tous ces souvenirs auxquels vous n’appartiendrez pas. Ma solution à moi c’est d’avoir des conversations sur What’s app pour chaque groupes d’amis. On se parle quasiment tous les jours. De tout, de rien, souvent de bêtises ! Mais au moins on n’a pas l’impression de passer à côté de tout et l’éloignement est un peu moins douloureux.
Une autre chose à laquelle on ne pense pas forcément c’est que s’expatrier ça veut souvent dire aussi renoncer à voyager ! Cela peut paraître paradoxal car vous êtes à l’étranger et vos amis, anciens collègues ou votre famille vous imagine en mode touriste 24h/24. Mais la vie d’expatrié c’est rarement ça. Vous aussi vous devez vous levez le matin pour aller travailler, vous aussi vous avez votre ménage à faire, les courses, les repas. Vous aussi vous vous prenez la tête avec les impôts (même deux fois plus parce qu’à l’étranger c’est compliqué). Dans ce nouveau pays, vous n’avez pas forcément beaucoup de vacances (car en France on est généreux mais ailleurs un peu moins, surtout au Japon !) et puis surtout, ça fait bien plaisir de rentrer au pays au moins une fois par an ! Mais les billets d’avion, les billets de trains, les restos sur place etc ça coûte cher. Tout cet argent, avant, vous le dépensiez pour aller passer quelques semaines de vacances à l’autre bout du monde, vous dorer la pilule, découvrir de nouveaux pays. Mais désormais, vos vacances seront presque uniquement consacrées à ces retours en France pour voir vos proches. Et ce ne sont pas des vacances de tout repos ! C’est le grand marathon pour réussir à voir tout le monde, faire tout ce qui vous manque tant, en un minimum de temps.
Alors évidemment, si vous vous expatriez à Londres ou à Berlin, la question se pose moins. Mais si vous partez vivre en Asie, en Australie ou au Canada par exemple pensez à ça. Voyager me manque et je n’ai qu’une hâte, être de retour en Europe pour pouvoir à nouveau explorer le monde !

L’expérience d’une vie

Voilà, j’espère que avez réussi à lire cet article jusqu’au bout! Je pense sincèrement que l’expatriation est une expérience à vivre une fois dans sa vie. On apprend beaucoup sur ce nouveau pays mais aussi sur soi. C’est tellement enrichissant ! Je ne me sens pas encore prête à rentrer vivre en France, mais j’ai très envie de déménager dans un pays européen pour fonder ma petite famille et m’épanouir professionnellement. Je suis impatiente de vivre cette nouvelle aventure ! N’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez des questions ou si vous souhaitez partager votre propre expérience :)